Certaines voix féminines semblent avoir reçu le don de communier avec le sacré.
A l’instar de Fransesca Nicoli ou Lisa Gerard, Mary Jane White ouvre un espace d'une intensité telle que tous ceux qui osent entrer dans le territoire qu'elle délimite sont figés, transpercés par la tension déployée, par ce chant aux accents religieux, renouvelant l'esprit de la musique gothique avec une instrumentation plus épurée.
Ce 4ème opus de l’américaine est, disons-le simplement, un diamant brut.
Ses ballades folk minimalistes à la mélancolie contagieuse peignent de sublimes décors, hantés et sourdement tumultueux.
Entre folk gothique et New Weird America (courant folk psychédélique et « indé » né à la fin du XXème siècle aux Etats-Unis), Emily et ses musiciens livrent une fresque musicale, mêlant gravité, mystère et poésie. Ici l’orgue et le piano ont pris le pas sur la guitare sèche et soutiennent superbement ses harmonies vocales.
Ecoutez le magnifique « My Beloved », l’envoutant « Faster That The Devil » et surtout « Thoroughbred » sur lequel sa voix s’envole littéralement.
Si vous aimez les merveilleuses Hope Sandoval et Marissa Nadler (cette dernière est d’ailleurs invitée sur 2 titres), entrez, car vous êtes arrivé chez vous.
Pascal