Wind, de Ibrahim Maalouf

Voilà sans doute un album qui a marqué l’année 2012.

Après son étourdissante trilogie (diaspora, diachronism et diagnostic), lors de laquelle il a réussi des croisements musicaux improbables et tout bonnement magnifiques, Ibrahim Maalouf revient vers plus de classicisme avec Wind. Il s’attaque pour la première fois à un genre où son modèle Miles Davis s’est lui aussi illustré : la musique de film. Enregistré en live à New-York, «Wind» accompagne les images de «La Proie du Vent», film muet réalisé par René Clair en 1927. Inspiré par le travail de Miles dans «Ascenseur pour l’Echafaud», le génial trompettiste a souhaité exprimer le vent, le voyage, la mélancolie et le déchirement. «Une véritable bande originale d’émotions».

Il est entouré de prestigieux instrumentistes (le batteur Clarence Penn, le contrebassiste Larry Grenadier, le saxophoniste Mark Turner et le pianiste et fidèle collaborateur Frank Woeste). Le résultat est époustouflant. L’émotion vous saisit dès les premières notes et ne vous lâche plus. On est plongé dans une atmosphère à la fois douce, triste et nocturne.

Pascal