Un Tarantino, avec moins de violence, certes. Mais l’esthétisme pictural qu’on retrouve dans ses films lui permet de changer son registre à l’infini.
Car l’auteur de « Pulp Fiction » n’est-il pas autant influencé par « La mariée était en noir » de Truffaut que par les films d’arts martiaux les plus aboutis qui soient.
Ici le thème s’y retrouve, soit dans la femme vengeresse, ou dans celle qui détient les « codes » pour manipuler les plus faibles et séduire l’ « apparent » justicier incorruptible.
Dans les regards, les mouvements de caméra, l’ombre et la lumière, c’est un film qui réunit l’élégance et la duperie. Personne n’est vraiment à la place qui lui est dévolue, sauf l’héroïne, indépendante, déterminée et glamour à souhait.
Le suspens est relatif mais ce n’est pas l’intérêt du film, lequel repose sur la finesse du jeu de l’actrice Pam Grier, son rapport ambigu avec Max (Robert Forster), les autres ne sont que des trublions interchangeables.
Mais pour mettre plus encore en avant une telle classe, introduire des faire-valoir aux plans foireux et aux combines minables « relève » le tout !
Le film n’est pas là pour être spectaculaire, le charme opère par des instantanés, une démarche assurée sur fond de musique soul des seventies, un sourire à peine esquissé, des regards inquiets, jamais fuyant chez Jackie Brown.
C’est un film dont le sujet « policier » n’est qu’un prétexte à la beauté fugace et au charme discret de la séduction.
Mathieu