A World in their screams, de Elend

Allez, je me lance, après des années d’hésitations…ne sachant comment aborder une telle œuvre…, car nous sommes en présence d’un O.M.N.I. (objet musical non-identifié). Le 7^e et dernier album d’un groupe mythique, inégalé dans le genre « dark orchestral », qui a tiré sa révérence en 2007 est monstrueux ! Une musique faite à base de synthés, de violons, de cors, de sons dissonants qu’accompagnent des chœurs féminins grandiloquents, le tout parsemé de textes déclamés en français. Ces textes poétiques, énigmatiques et symboliques (soleil, mort, sang, feu, serpent, esclaves…) apportent une profondeur, une essence qui renforcent le côté tragique d’une œuvre noire et suintante, nourrie par une violence sourde et saccadée. S’appuyant sur un ensemble d’une trentaine de musiciens pour faire vibrer ses notes d’orchestrations puissantes, lourdes, abyssales et malsaines, Elend annonce le dernier souffle d’une vie qui s’éteint, d’un monde rongé par un mal insondable… Elend se retire en laissant à tous le souvenir d’une entité unique dans le milieu des musiques expérimentales. Un monde à lui tout seul. Un monde d'une noirceur sculpturale, artistique, dangereuse… Mais les mots me manquent, alors osez tendre une oreille contre la porte des enfers et engouffrez-vous dans les ténèbres… Vous ne ressortirez pas indemne de cette écoute-là…

Pascal