Nera est le premier album d’un groupe aussi prolifique que méconnu (6 albums depuis 2005). Rome nous propose une dark folk à l’aura apocalyptique et troublante, une collection de chansons traversées par une voix sépulcrale et un mélange d’instruments acoustiques (guitares sèches, piano ou autres…), de rythmiques martiales, d’éléments Indus et de samples divers. Généralement les concepts tournent autour de la guerre, du paganisme voire de la littérature. Ici, on est dans la thématique historique et guerrière et on entendra de nombreuses insertions évoquant le passé tumultueux de l’Europe du 20ème siècle. L’album se construit sur l’alternance de chansons et de passages Martial/Ambient qui fait que ce premier album n’est pas très original et finalement assez classique. L’habitué ne trouve rien de bien neuf sous le ciel gris des ruines de ce champ de bataille puisque les glorieux aînés (Death in June, Current 93, Sol Invictus…) ont déjà bien évoqué les cendres de ces armées oubliées. C’est donc plus un hommage au groupe qu’à un album que je rends ici, car chaque CD que Rome sortira par la suite sera meilleur que le précédent, c’est vous dire le niveau du dernier en date. Rome est comme certains bons vins, plus le temps passe plus il se bonifie. A découvrir pour les néophytes, et si convaincu à approfondir absolument…. Sans doute l’un des meilleurs groupes actuel de cette scène marginale.
Pascal