Le Mali est devenu tristement célèbre avec ses Jihadistes, et c’est bien dommage qu’il ne le fut avant, avec l’immense « réservoir » de talents musicaux qu’il abrite. Boubacar Traoré en est un parmi la multitude…

C’est une légende du blues malien (mandingue pour être précis) depuis les années 60…et son huitième album sobre et beau respire une discrète mélancolie, mais jamais désespérée. Tout cela sonne merveilleusement grâce à son toucher de guitare sensible, sans esbroufe, puis il y a la voix humble et profonde, riche d’intonations qui chante les joies et les peines du peuple malien, la dureté de la vie et la vaillance des coeurs. Et même si on ne comprend pas les paroles, on saisit le sens profond de cette musique ! Soulignons la solide performance de l’harmoniciste Vincent Bucher qui ajoute une touche virtuose et une densité bienvenue aux compositions. L’ensemble est également mis en valeur par des percussions mandingues aussi discrètes qu’efficaces. Bel album par un grand bonhomme.

Pascal