Comment décrire cet ovni signé Léos Carax, poète authentique du cinéma français de retour treize ans après son dernier long métrage…
Ce film est un vertige, mettant en scène Mr. Oscar toujours entre deux rendez-vous au fond de sa limousine. Ces séquences sont comme un long rêve, un poème surréaliste parsemé d’images hypnotiques, comme cette chorégraphie suggestive dans un studio d’animation. Puis il conduit un mannequin, Kay M (Eva Mendes) dans les égouts, où elle lui chante une berceuse, comme pour endormir un enfant.
Retour limousine / travestissement
« J’ai un projet : devenir fou » lance Mr. Oscar entre deux fantômes et une exécution.
Voilà une phrase qui résume bien l’univers de Carax : incomparable, à l’imaginaire démentiel.
Les trouvailles de ce film sont puissantes, c’est un poème tour à tour onirique, mélancolique et fiévreux : dans cette puissance il n’y a aucune place pour la réalité qu’il écarte avec une lucidité dérangeante et pourtant humaine.
Denis Lavant est éblouissant dans les onze rôles (il assure même l’entracte) qu’il interprète !
Un feu d’artifice de toutes les émotions que peuvent procurer le cinéma auquel le réalisateur des Amants du Pont-Neuf rend hommage.
Un film démentiel…hallucinatoire.
Mathieu