 |
Après la parution dans un journal danois des caricatures de Mahomet et les conséquences épouvantables que cela a engendré, Charlie Hebdo décide de publier les caricatures danoises.
Ce n’est pas le seul journal à le faire mais c’est le seul à être traîné en procès par toutes les ligues qui seraient trop longues à énumérer. Responsabilité donné à ce cher Cabu, cet homme au regard d’enfant qui sautillait en écoutant Charles Trenet, d’en dessiner la couverture : laquelle montre le prophète qui prononce la phrase qui donne son titre au film, en s’adressant à ses fans terroristes. Jugez le dessin par vous-même. Prenant de suivre les discussions de la rédaction autour de Val, Cabu, Gérard Biard, Caroline Fourest et tant d’autres. Puis vient le procès : la lettre de Nicolas Sarkozy, coup de théâtre qui fera beaucoup rire les satiristes (nous sommes début 2007…) « je vais voter pour lui ! » s’écrira l’un d’eux.
Le témoignage d’Elisabeth Badinter est un moment extrêmement fort du procès, laissant la partie adverse sans voix. Ainsi que les propos passionnant du journaliste algérien Mohamed Sifaoui.
Puis l’improvisation de Maître Malka, qui montre nombre de dessins sur toutes les religions sans qu’on puisse l’arrêter. Le voilà lançant, « c’est donc l’égalité que vous voulez, la voilà », et au fur et à mesure qu’il expose des dessins devant la salle, tout le monde se met à rire, c’est peut-être aussi là la morale de l’histoire.
Bref, un documentaire passionnant, qui prend bien sûr une toute autre ampleur aujourd’hui, lorsque les cloches des cathédrales ont sonné pour rendre hommage aux caricaturistes disparus… Où encore Johnny Hallyday qui s’y met, lui dont Cabu disait avec son œil rieur : « ce type là me casse les oreilles depuis 30 ans, il a gâché ma vie ! »
Décidément, oui, c’est dur d’être aimé par des cons, et pour un journal qui avait au départ presque vocation à être vendu sous le manteau, se seraient-ils dits : Qu’il est dur d’être acheté par des cons !
Mathieu